Synthèse des résultats de deux enquêtes bruxelloises réalisées par notre Plateforme

L’enquête d’opinion auprès de professionnels des secteurs Assuétudes et Santé mentale concernant l’impact de la première vague de la crise COVID-19 sur leurs pratiques et leur santé mentale.

Cette enquête a été conduite entre mai et fin juillet 2020 avec un total de 215 répondants, dont 173 travaillant dans le domaine de la Santé mentale et 42 dans le domaine des assuétudes.  L’enquête a couvert les prises en charge, la symptomatologie, le ressenti des soignants, et les pratiques innovantes et a comparé l’avant, pendant, et l’après-confinement auprès de professionnels (psychiatres, infirmier·ères, assistant·es social·es, etc…) des secteurs Santé mentale et Assuétudes (centres de jours, Initiatives d’Habitations Protégées, consultations spécialisées en assuétudes, etc…). Ces enquêtes d’opinion poursuivaient le double objectif d’étudier l'évolution des pratiques du personnel soignant prenant en charge une population d'adultes présentant des problèmes de santé mentale et/ou d’addictions et, de saisir les effets sur les soignants, en termes de santé mentale pendant et après la période de confinement (13 mars – 28 mai 2020) due au COVID-19.

 

L’enquête a permis de mettre en évidence les points suivants:

 

  • Les professionnels interrogés ont globalement eu la perception que si le nombre de patients pris en charge a pour certains diminué durant le confinement, il a en revanche augmenté ensuite. Ainsi, 87% d’entre eux pensent que ce nombre a augmenté ou fortement augmenté entre mars 2020 et juillet 2020, date de clôture de l’enquête.
  • Les manifestations symptomatiques telles que les troubles anxieux, dépressifs et la surconsommation de substances, dont l’alcool étaient en nette augmentation.
  • Du fait des contingences du confinement, tous les professionnels, n’étaient pas égaux face à cette crise, selon que leurs services soient restés ouverts ou que leurs contacts avec les usagers étaient en présentiel ou non. Certaines catégories de professionnels se sont senties plus stressées que d’autres. Sur une échelle décroissante, les éducateur.trice.s de rue apparaissent, dans cette crise comme proportionnellement plus stressé.e.s,, suivent les psychologues, les infirmier.ère.s et les assistant.e.s sociaux et les psychiatres.


L’enquête auprès des usagers ou ex-usagers de services de santé mentale ambulatoires ou résidentiels durant le premier confinement et déconfinement

Cette enquête s’est déroulée de la mi-juin 2020 à la fin juillet 2020 et a été conçue par Interface, le groupe d’usagers et proches de la Plateforme. 109 personnes ont participé à cette enquête, quasi autant de femmes que d’hommes, dont plus de la moitié (53%) était âgée de plus de 50 ans. L’enquête a interrogé les usagers sur leur ressenti quant au premier confinement et les difficultés qu’ils ont rencontrées durant cette période ainsi que leurs attentes à l’heure du déconfinement.

L’enquête a mis en évidence les points suivants :

  • Face au confinement, femmes et hommes n’étaient pas égaux. Trois fois plus de femmes (27%) que d’hommes ont déclaré avoir souffert de solitude. Les femmes ont également ressenti plus de stress que les hommes. Elles se sont également plus inquiétées de l’impact de cette crise sanitaire sur leur santé mentale et de la situation sociale future.
  • La plupart des usagers ont maintenu des contacts avec leur réseau (amis, famille, pairs, associations etc.) « virtuellement » (par téléphone ou Internet). La majorité d’entre eux ne semble pas avoir rencontré de difficultés particulières à utiliser les nouveaux outils de communications.

Dans leur ensemble, les usagers considèrent que le fonctionnement des institutions était plutôt bon ou même très bon. À l’égard du personnel soignant, cette impression est encore plus positive. En conclusion, il nous apparait que les principales sources de difficultés rencontrées par les usagers se sont situées dans les modifications de repères relationnels qui scandent le quotidien des personnes interrogées.